Devyn - i need to rest

Pourquoi avez-vous choisi Grabown City comme lieu de vacances Parce que je n'ai entendu que du bien de cet endroit ... une de mes serveuses est originaire d'ici, et quand j'ai évoqué mon envie de vacances, elle m'a conseillée un gîte que des amis de la famille possédaient.
Votre première impression en y arrivant J'ai trouvé certains endroits très jolis, et d'autres dégradés, laissés à l'abandon. Un peu dommage. Mais pour l'instant, je ne regrette pas d'avoir choisi cette ville comme lieux de vacances, j'ai l'impression que tout mon stress est en train de s'envoler ...
Vous êtes plutôt plage ou randonnée dans la forêt Si je suis venue, c'est pour me reposer, me déstresser de mon boulot et du mariage qui approche. Alors je compte passer la majeure partie de mon temps sur la page à bronzer, à lire, et me balader un peu en ville pour faire des emplettes. J'ai besoin de repos.
La première chose que vous avez mise dans votre valise Le chargeur de mon téléphone portable. Ça me rassure de rester joignable à tout moment même si mon fiancé m'a interdit d'appeler le restaurant.
L'objet indispensable que vous avez oublié chez-vous Le chargeur de mon appareil photo, il y aura moins de photos souvenirs que prévu. Mais les meilleurs resteront quand même dans mon esprit.
Une chose qui vous plaît et vous déplaît à Grabown City Je trouve certains habitants un peu antipathiques, je ne sais pas si ce n'est qu'une impression, mais dans une ville touristique, je voyais plutôt tout le monde avec un grand sourire aux lèvres pour faire le plus de chiffre d'affaire possible. Par contre, j'adore ce petit restaurant sur Sundown Avenue où il servent des glaces au chocolat maison à en tomber par terre.

GRABOWN CITY, CINQ MINUTES D'ARRÊT.

Je suis née à Chicago, dans une famille que je qualifierai d’ordinaire : mon père est employé dans une des banques de la ville, et ma mère travaille dans un laboratoire d’analyses médicales. J’ai une sœur aînée d’à peine neuf mois. J’ai grandi le plus normalement du monde, je n’ai fréquenté que des établissements publics, j’ai été une élève dans la moyenne, détestant les mathématiques et préférant les cours de langues étrangères aux autres. J’ai fait partie pendant deux ans des cheerleaders de mon lycée, j’ai eu mon premier petit ami à 16 ans, limite imposée par mon père qui avait peur que je perde ma virginité trop tôt. J’ai fait l’amour pour la première fois six mois plus tard, avec mon troisième petit ami. Je n’ai pas été élue reine de la promo à quelques voix près, à cause d‘une pimbêche dont je préfère taire le nom. Pour moi, la seule chose qui me distingue des autres, c’est ma passion pour la cuisine. Quand il a fallu choisir notre option obligatoire, j’ai choisi la cuisine car j’étais une grande gourmande qui appréciait toutes formes de pâtisseries. Il se trouve que j’ai rapidement pris goût à avoir les mains dans la farine. Je m’améliorais de jour en jour et je prenais de plus en plus de plaisir à concocter de bons petits plats. Quand il a fallu choisir notre orientation, j’ai refusé d’aller à l’université même si j’en avais les capacités. J’ai préféré démarché tous les restaurants de mon quartier, puis de la ville à la recherche de celui qui me prendrait comme apprentie pour pouvoir acquérir de l’expérience. Et c’est un tout petit bistrot qui a bien voulu de moi. Et je pense que choisir cette voie était la meilleure chose qui me soit arrivée. J’y ai travaillé deux ans, d’abord comme apprentie, puis comme commis de cuisine. J’y ai appris toutes les techniques indispensables. Les autres, que des hommes, me soutenaient et m’aidaient quand il le fallait. Mais ça ne me suffisait pas. J’avais envie de plus, de progresser encore. Et j’ai eu de la chance.

Une de mes tantes est décédée l’été de mes vingt ans. Je la connaissais un peu mais sans plus. Elle avait un restaurant à elle, qu’elle me légua car j’étais la seule de la famille capable de reprendre ce qu’elle avait bâti de ces mains. J’étais fière oui, mais aussi terrorisée par un tel challenge. Le restaurant était situé à Boston, il ne m’a fallu qu’une nuit de réflexion pour me décider et faire mes valises. Par chance, elle m’avait aussi laissé un appartement là-bas, pour que je ne manque de rien. Pendant sa maladie, elle avait confié le restaurant à un associé qui m’expliqua les rudiments de gestion, de comptabilité et de management avant de me laisser les clés et son numéro de téléphone en cas de besoin. J’avais envie de faire de ce lieu quelque chose qui me ressemble plus. J’ai revu tous les menus, j’ai demandé un crédit pour faire des travaux de rénovations de la salle et des cuisines, et je me suis mise à la recherche de nouveaux cuisinier, serveurs et chefs de rang. C’est cette recherche qui m‘a le plus épuisée car peu de monde fait confiance à une jeune femme de vingt ans. Mon équipe est essentiellement composée de femmes dont aucun autre endroit ne voulait malgré leur expérience, et depuis les six mois qu’il est ouvert, il fait un chiffre correct tous les soirs. J’attends beaucoup du bouche-à-bouche, et j’innove sans cesse pour garder ma clientèle, mais pour moi, le challenge est réussi, j’ai mon restaurant à moi.

Mon fiancé, je l’ai rencontré de la manière la plus simple qui soit, c’était mon voisin de palier quand j’ai emménagé à Boston. Il est devenu locataire l’appartement d’en face deux mois après que je me installée dans celui de ma tante. Le soir de son déménagement, il a sonné à ma porte, me demandant si je pouvais le dépanner d’un paquet de pâtes car il n’avait pas eu le temps de aire les courses et pas assez de motivation pour descendre jusqu’à un restaurant. J’avoue que j’ai eut pitié de lui et comme j’étais sur le point de me faire à manger, je l’ai invité chez moi. On a finalement passé la soirée à discuter de tout et de rien, et il n’est parti que tard dans la nuit. Jusque là, je le trouvais juste charmant et d’agréable compagnie. Je ne cherchais pas vraiment à m’engager dans une histoire, mon projet de restaurant me prenait trop de temps. Je n’ai pas eu de nouvelles de lui pendant une dizaine de jours, jusqu’à ce que je retrouve un mot dans ma boîte aux lettres où il m’invitait à diner le soir même chez lui. Je n’étais pas franchement motivée au début, j’avais eu une dure journée et j’avais juste envie de me plonger dans un bain pour me relaxer et me coucher le plus tôt possible. Ce n’est qu’à dernier moment que j’ai troqué mon jogging contre une tenue plus appropriée et que je suis allée sonner à sa porte. Il m’a ouvert un grand sourire aux lèvres. Son appartement était la réplique du mien pour ce qui était de la disposition des pièces, mais il avait éparpillé des bougies un peu partout et seules leurs flammes éclairaient la pièce. Il m’a avoué plus tard qu’il avait commandé le repas chez un traiteur, mais ça n’a rien changé au romantisme du moment. Quand il m’embrassa, je me suis dit pour moi-même qu’il fallait jute que je le prévienne dans les prochains jours que je ne voulais pas de relation sérieuse pour le moment. Je n’ai jamais trouvé le moment de lui avouer, car petit à petit, je suis tombée amoureuse de lui. Six mois plus tard, il a emménagé chez lui. Un an plus tard, il m’a demandé en fiançailles. Et là, dans quelques semaines, je vais l’épouser ….